Chers amis,
Cette lettre est empreinte d’inquiétude et de tristesse avec la disparition de deux personnages qui font honneur à la France.
Le premier était un inconnu. Dominique Bernard, professeur de lettre au collège d’Arras, tué d’un coup de couteau à la gorge porté par un terroriste islamiste. Ceux qui l’ont connu le décrivent comme un homme érudit, empli de la joie de vivre et profondément investi dans son métier. Il a payé de sa vie son courage pour s’être interposé face à un barbare illuminé qui menaçait le reste de l’école. Il est mort à 57 ans, en héros du quotidien, incarnant l’humanité contre l’obscurantisme d’un djihadiste, fiché S, issu d’une famille où plusieurs membres s’étaient radicalisés et qui auraient du quitter la France depuis 2014. Plusieurs membres de notre association ont participé ce soir à l’opportune initiative prise par la Mairie qui avait organisé un moment de recueillement sur la place du village à 18h30.
L’autre personnage était célèbre. Il s’agit d’Hubert Reeves qui nous a quittés vendredi dernier à 91 ans. Né le 13 juillet 1932 à Montréal, ce conteur des sciences à passé sa vie à raconter l’histoire de l’Univers. Son accent rocailleux et sa barbe légendaire seront pour toujours dans nos mémoires. Cet astrophysicien québécois avait le regard et les pensées perdus dans les étoiles. Universitaire, puis conseiller à la NASA, il quitte en 1954 l’université de Montréal pour rejoindre Bruxelles, puis la France, où il devient directeur de recherche au CNRS.
il publie en 1981 son premier livre « Patience dans l’azur » qui raconte la génèse de l’univers, titre tiré d’un roman de Paul Valéry, ce qui illustre les deux facettes du personnage, la science et la poésie. Plus tard, suivra en 1984 « Poussières d’étoiles », puis en 1986 « L’heure de s’enivrer » où il aborde la question de l’armement nucléaire.
Après avoir participé à de nombreuses émisions de vulgarisation, il s’engage dans le mouvement associatif environnemental et préside jusqu’en 2017 l’association « Humanité et biodiversité ». Il publiera nombre de livres dont «Le Mal de Terre» en 2003, consacré à la crise environnementale, puis « Je n’aurai pas le temps » en 2008. Sous ses airs de cousin de Soljénitsyne il fut l’un des pionniers de la prise de conscience de la fragilité du monde.
Ces deux êtres vont nous manquer car, chacun à leur façon, ils éclairaient notre histoire et faisaient que c’est grâce à des gens comme eux que l’on peut, malgré tout, être fiers de l’humanité.
Saint-Restitut Nature & Patrimoine